November 05, 2008

Rien a dire

Je n'ai aucune inspiration pour écrire quelque chose ici maintenant mais je veux vous laisser une p'tite sélection de poèmes. Oui je sais que ce post ne sera pas populaire (mais ce blog n'est pas de toute façon) mais c'est que je veux vous laisser maintenant.

Le regard singulier d'une femme galante
Qui se glisse vers nous comme le rayon blanc
Que la lune onduleuse envoie au lac tremblant,
Quand elle y veut baigner sa beauté nonchalante ;

Le dernier sac d'écus dans les doigts d'un joueur ;
Un baiser libertin de la maigre Adeline ;
Les sons d'une musique énervante et câline,
Semblable au cri lointain de l'humaine douleur,

Tout cela ne vaut pas, ô bouteille profonde,
Les baumes pénétrants que ta panse féconde
Garde au coeur altéré du poète pieux ;

Tu lui verses l'espoir, la jeunesse et la vie,
- Et l'orgueil, ce trésor de toute gueuserie,
Qui nous rend triomphants et semblables aux Dieux !
(Charles Baudelaire - Le vin du solitaire)




En lui envoyant une pensée

Au temps où vous m'aimiez (bien sûr ?),
Vous m'envoyâtes, fraîche éclose,
Une chère petite rose,
Frais emblème, message pur.

Elle disait en son langage
Les " serments du premier amour ",
Votre coeur à moi pour toujours
Et toutes les choses d'usage.

Trois ans sont passés. Nous voilà !
Mais moi j'ai gardé la mémoire
De votre rose, et c'est ma gloire
De penser encore à cela.

Hélas ! si j'ai la souvenance,
Je n'ai plus la fleur, ni le coeur !
Elle est aux quatre vents, la fleur.
Le coeur ? mais, voici que j'y pense,

Fut-il mien jamais ? entre nous ?
Moi, le mien bat toujours de même,
Il est toujours simple. Un emblème
A mon tour. Dites, voulez-vous

Que, tout pesé, je vous envoie,
Triste sélam, mais c'est ainsi,
Cette pauvre négresse-ci ?
Elle n'est pas couleur de joie,

Mais elle est couleur de mon coeur ;
Je l'ai cueillie à quelque fente
Du pavé captif que j'arpente
En ce lieu de juste douleur.

A-t-elle besoin d'autres preuves ?
Acceptez-la pour le plaisir.
J'ai tant fait que de la cueillir,
Et c'est presque une fleur-des-veuves.
(Paul Verlaine - À madame X)




Au lever de l'aurore,
Sur le lit de l'amour,
Zéphir caressait Flore
Plus belle qu'un beau jour.
Une jeune bergère
Auprès d'un noir cyprès,
A l'écho solitaire
Vint conter ses regrets.

Doux oiseaux de ces rives,
Pleurez, Tyrcis est mort ;
Tourterelles plaintives,
Gémissez de mon sort.
Quittez, roses nouvelles,
Vos riantes couleurs,
Et vous, échos fidèles,
Répétez mes douleurs.

Le rossignol sauvage
Venait du fond des bois
Suspendant son ramage
Écouter son hautbois.
Les vents alors paisibles
Murmuraient doucement,
Et les ruisseaux sensibles
Coulaient plus lentement.

Tyrcis le vrai modèle
Des bergers amoureux,
Discret, tendre et fidèle
Rendait mes jours heureux.
Avec des violettes
Il tressait des festons,
De rubans et d'aigrettes
Il ornait mes moutons.

Errez à l'aventure,
A la merci des loups ;
Désormais la nature
Doit prendre soin de vous.
Voici ma dernière heure,
Adieu, pauvre troupeau ;
Il faut bien que je meure,
Tyrcis est au tombeau !

(Jean-Jacques Rousseau - Romance)


9 comments:

ghfdc said...

Extrait de poésie de Jeudi 13 (partie 3, je pense...):

petite pomme de terre quand est née,
répand le pédoncule par la terre
jeune fille quand s'endort,
n'a plus de salut

(Freddy Krueger)

-en portugais, il y a plus de sens, à cause de la rime...-

Hehehehe...

Um abraço!

Jiroumaru said...

Meu francês está uma porcaria...

Tatiana said...

deu preguiça de ler...

Tatiana said...

Fico com o segundo poema...bjs

ghfdc said...

Que vacilo, é "Vendredi", e não "Jeudi"...

Anonymous said...

Posté em chupê-rolé

Lila Yuki said...

Francês é língua de vi...

Tatiana said...

chupê-rolé HHAHAHAHAHAHAHHAHAHAHAHAHAHAHAHHAHAHAHAHAHA

Cesar said...

TotAl chupê-rolé!!HUAHUAHUAHUAHUAHUAHUAHAUHAUHAUAHUA

My french is as good as my asshole.